Les travaux du Club NPNRU, coanimé par l’AR Hlm PACA & Corse et la métropole AMP, viennent de reprendre en ce début d’année. Ces échanges informels entre les acteurs, capitalisés par l’AR Hlm au travers de son rôle d’interface, apportent des pistes de réflexion sur les enjeux stratégiques du NPNRU métropolitain. Les travaux s’inspirent des projets conduits sur les autres territoires et met également à leur service l’expérience capitalisée.
Le 30 janvier dernier, s’est tenu la première réunion de l’année du Club NPNRU animé à l’échelon de la métropole Aix-Marseille-Provence. Les travaux reprennent. L’Association régionale et les bailleurs sociaux restent motivés face à un enjeu important. Sont d’ores et déjà prévus, trois ou quatre réunions du Club, lieu d’échanges et de partages, qui vont venir compléter tout au long de l’année les instances de pilotage du NPNRU métropolitain. Dès le 6 février, une séance restreinte de travail entre l’AR Hlm et la direction de l’habitat de la Métropole est venue compléter les travaux du Club.
L’objectif de ce Club est simple. Il s’agit de faire un suivi des travaux avec des points de passage réguliers d’avancement. C’est un lieu de réflexion où la parole de chacun peut s’exprimer librement dans le but de dépasser les blocages et avec la volonté de dégager les conditions de la réussite.
Au cœur des préoccupations, il y a indéniablement la question de la faisabilité et du relogement et celle de la reconstitution de l’offre. Pour un avancement opérationnel optimal, il est nécessaire que les ménages concernés puissent être relogés conformément au calendrier initial, dans un parcours résidentiel positif.
Elaboration d’une charte-socle du relogement
Le respect du calendrier opérationnel des projets demeure conditionné à la réalisation des relogements. Aussi, la faisabilité et les modalités de ces relogements, particulièrement à l’échelon de Marseille, pour laquelle la Métropole a conduit une analyse avec l’appui d’Habitat & Territoires Conseil.
Concernant la faisabilité, dans une approche exhaustive incluant les opérations (ANRU ou hors ANRU) en parc locatif social ou parc privé dégradé, le besoin en relogement dépasse 900 relogements annuels d’ici 2025, avec un volume conséquent des attributions à mettre au service du relogement RU (près du quart des attributions potentielles sur la seule commune de Marseille).
Concernant les modalités, les réflexions menées par le Club NPNRU visent à accompagner l’élaboration d’une charte-socle du relogement. Il s’agit d’homogénéiser les pratiques d’un bailleur social à l’autre. Ces travaux s’appuient sur les chartes déjà en vigueur dans certains PRU et une série d’ateliers dédiés animés par la Métropole en 2022.
Deux préoccupations majeures s’affirment : pour les relogements issus du parc locatif social, s’assurer, d’une part, que les relogements ne se fassent pas au détriment des ménages relogés (parcours résidentiel positif) et que, d’autre part, leur poids économique ne repose pas exclusivement sur les bailleurs sociaux dits « démolisseurs ». Un juste équilibre reste à trouver dans un consensus avec l’ensemble des partenaires du NPNRU alors que l’aide de l’ANRU (forfait pour la minoration des loyers) n’est pas à la hauteur des sommes en jeu…
Des inquiétudes sur la reconstitution de l’offre
Pour ce qui est de la ROLLS (reconstitution de l’offre de logements locatifs sociaux), comme pour les relogements, la question cruciale est celle de la faisabilité. Pour la seule ville de Marseille, près de 3 000 restructurations et démolitions de logements locatifs sociaux sont étalées sur les années pendant lesquelles le programme va se déployer. Si on y ajoute le traitement des copropriétés dégradées et la lutte contre l’habitat indigne, particulièrement essentielle sur la commune de Marseille mais pas uniquement, il y a une vraie inquiétude qui se fait jour sur la faisabilité de cette reconstruction, si on garde le rythme actuel de production.
Une capitalisation qui pourra servir d’autres territoires
Concentrés sur ces deux efforts, relogement et reconstitution de l’offre, les travaux du Club NPNRU ne laissent pas pour autant dans l’ombre les autres enjeux du renouvellement urbain, tels que la gestion urbaine de proximité, l’insertion, la sécurisation des chantiers, le développement de l’agriculture urbaine et des jardins partagés, la réponse aux exigences environnementales ou la qualité énergétique du bâti.
Tous ces échanges alimentent également un fond commun de réflexions et le rôle d’interface de l’Association régionale lui permet de capitaliser avec profit les solutions proposées. Elles pourront être d’un grand intérêt lorsque se poseront les mêmes types de questionnements sur d’autres programmes NPNRU de la région.
Contact : Florent Léonardi Directeur Adjoint