Le sujet de l’énergie aujourd’hui, pour le mouvement Hlm, est un enjeu majeur. Nous devons pouvoir anticiper l’évolution de son coût, pour ne pas voir s’asphyxier nos locataires, et maitriser sa nature, pour avancer dans la voie de la décarbonation. Par la force des choses, les bailleurs sociaux sont obligés de devenir des experts en la matière. Ce numéro spécial de l’Echo du Saint Georges tente de brosser un état des lieux, de défricher des pistes de réflexion et d’esquisser l’avenir. Damien Rosinha, président de Smart Avenir, nous expliquait dans un précédent numéro qu’il était urgent d’attendre, que les solutions allaient arriver, mais il est aussi urgent pour nous, bailleurs, d’anticiper et de prévoir.
Par définition, nos locataires sont plus fragiles, plus vulnérables que la moyenne de la population. Il faut que nous leur permettions de garder un niveau de vie, de préserver un pouvoir d’achat. Une augmentation fulgurante des coûts de l’énergie, comme nous l’avons vécu ces derniers mois, peut les asphyxier financièrement. Bien sûr, personne ne pouvait prévoir les événements extérieurs qui ont abouti à cette hausse vertigineuse, mais cette expérience nous démontre que nous devons être mieux capables d’amortir les chocs pour ne plus les prendre de plein fouet.
En même temps, dans le cadre de la préservation de la planète, de la lutte contre le réchauffement climatique, notre contribution indispensable et responsable nous conduit aujourd’hui à réhabiliter fortement nos logements pour les rendre moins énergivores. C’est le moment de réfléchir à la nature de l’énergie que nous allons employer, pour atteindre cet objectif et pour contrôler la colonne des charges dans la quittance de loyer. Il semble que le mélange, le « mix » énergétique, soit une voie dans laquelle nous pouvons progresser.
La plupart des opérations, en RT2012, étaient équipées avec des chaudières à gaz, qui passait à l’époque pour être la solution énergétique la plus performante. Aujourd’hui, nous livrons certaines de ces opérations et essayons autant que possible de remplacer ces chaudières pas d’autres solutions telles que les pompes à chaleur. De toute façon, pour ne pas reproduire les mêmes erreurs, la crise qu’on a vécue doit nous servir de leçon pour être maintenant proactif. Nous devons nous engager sur l’avenir en anticipant, en nous informant, en étant lucides et circonspects. Acquérir de l’expertise en la matière est notre meilleure arme pour demain. L’AR Hlm s’y emploie, à travers les nombreuses réunions qu’elle propose. Gardons ouvert le débat pour rester les plus réactifs possibles.
Éric Pinatel, président de l’AR Hlm Paca & Corse