Fabrice Levassort a pris ses fonctions de directeur régional adjoint de la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) en mai dernier. Il estime que le Palmarès régional de l’habitat est un outil indispensable pour promouvoir l’innovation et l’exemplarité du logement social et se réjouit des perspectives de production pour 2019, toujours à un haut niveau.
La troisième édition du Palmarès régional de l’habitat, dont la DREAL est un des partenaires fondateurs, vient d’avoir lieu. Quel regard portez-vous sur cette manifestation ?
Le Palmarès régional de l’habitat valorise le savoir-faire, en termes d’innovation et d’exemplarité, du logement social. Nous le savons, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur souffre d’un fort déficit en matière de logement, aussi bien privé que social. Pour autant, cet important effort de construction de logement ne doit pas se faire au détriment de la qualité. De nombreuses opérations, aujourd’hui peu valorisées, attestent que les acteurs du logement, au premier rang desquels les organismes Hlm, savent se montrer pionniers et novateurs en termes de conception et de cadre de vie. C’est cela que met en avant le Palmarès régional. Et fort de son succès grandissant, il est clair que la 4 ème édition devrait pouvoir être lancée début 2021.
De fait, le Palmarès régional de l’habitat est aussi un appui aux politiques sociales de l’État : plan Logement d’abord, plan 60 000 logements étudiants, PLA-I adapté…
Cette 3ème édition a été lancée en janvier 2019, toujours dans un partenariat avec l’État, l’AR Hlm PACA & Corse, la Caisse des dépôts, l’EPF PACA et Action Logement. Nous avons choisi cette année d’élargir le périmètre en ouvrant les candidatures aux logements spécifiques qui mettent en avant les différents « publics » du logement social : logement des jeunes, résidences sociales, foyer jeunes travailleurs, CHRS, logement des familles. Sur 21 candidatures, 9 opérations ont été désignées lauréates.
Nous arrivons presque à la fin de l’année. Que peut-on dire sur les dossiers d’agréments déposés par les bailleurs sociaux ? La production sera-t-elle aussi soutenue que ces deux dernières années ?
Le contexte cette année est marqué par des vents contraires avec, d’une part, la crainte d’un certain ralentissement des opérations associé à la période pré-électorale et, d’autre part, un effet d’accélération associé quant à lui à l’échéance triennale. Au final, les perspectives d’agréments pour l’année 2019 pourraient être du même ordre de grandeur que l’année dernière avec, nous l’espérons, un dépassement pour la 5 ème année consécutive de la barre des 10 000 logements locatifs sociaux agréés.
Les contrats de mixité sociale (CMS) ont globalement permis de renouer un lien constructif entre les services de l’État et les communes carencées et ont eu le mérite d’identifier très concrètement des sites potentiels, des gisements mobilisables, des phasages possibles sur le développement de la commune. Ainsi, à l’issue d’un processus d’élaboration vertueux, 61 contrats de mixité sociale ont été conclus en PACA sur les années 2016 et 2017. Le bilan à venir sur la période triennale 2017-2019 sera l’occasion de faire un point d’étape avec ces communes sur l’aboutissement des actions envisagées dans leur CMS.
Comment va se déployer le plan Logement d’abord dans la région ?
Le plan Logement d’abord et de lutte contre le sans-abrisme a pour postulat de permettre un accès direct au logement sans passer par un parcours en structures d’hébergement temporaire. Il est piloté en région par la DRDJSCS et la DREAL, en lien avec les services départementaux et les partenaires.
Un des axes de cette démarche repose sur le partenariat régional et l’animation pour soutenir les actions par de l’échange de pratiques, l’élaboration de guides, etc. Les membres de la mission Ouvrir la Ville se sont ainsi mobilisés pour proposer un programme d’ateliers et séminaires traitant des différentes thématiques du Logement d’abord et lutte contre le sans-abrisme.
Un autre axe essentiel du plan est d’offrir un meilleur accès au parc social, par la mise en œuvre de la réforme des attributions, et une meilleure fluidité des parcours. Déjà appliquée avec succès dans certains départements en France, dont certains en zone “tendue”, la réforme prévoit une gestion en flux qui doit permettre d’augmenter le nombre de logements à attribuer.
La région PACA est, quant à elle, très en retard dans l’application de cette réforme. A l’heure actuelle le relogement des publics prioritaires sortants d’hébergement et réfugiés porte essentiellement sur le contingent État. Il est nécessaire d’accompagner les bailleurs dans ce changement majeur qui facilitera réactivité et maîtrise des objectifs. C’est d’ailleurs pour cela que l’AR Hlm organise le 28 novembre prochain avec nous, la DREAL PACA, un séminaire sur la réforme des attributions. Il faut que nous restions mobilisés ensemble.
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