Au cours d’une conférence de presse organisée le 19 juillet dernier, l’Association régionale a sensibilisé les journalistes à l’ensemble des freins qui bloquent encore la construction de logements sociaux.
Devant les grandes difficultés à construire que rencontraient les organismes Hlm et alors que l’objectif de production de logements sociaux fixé par l’Etat pour l’année 2021 semblait ne pas pouvoir être atteint, l’AR Hlm Paca & Corse a organisé le 19 juillet dernier une grande rencontre avec les journalistes de la région.
L’objectif était d’alerter la presse, et à travers elle le public et les élus, pour dire que le mouvement Hlm était confronté à de trop gros obstacles dans sa détermination à produire des logements sociaux. Au-delà d’un phénomène conjoncturel (la crise sanitaire), il y a effectivement des raisons bien plus profondes qui bloquent la construction Hlm dans la région. Interdépendantes les unes des autres, toutes ces raisons concourent à créer une situation globale très difficile à dénouer.
Une approche un peu trop coercitive de la non-construction
Plusieurs processus de blocage ont été exposés aux journalistes, sans que l’un soit plus important que l’autre. Il a été fait état de la résistance de certaines communes à construire sur leur territoire. Alors que la région possède le plus grand nombre de communes carencées, l’Association régionale craint qu’une approche trop coercitive soit contreproductive. Elle incite les pouvoirs publics à un dialogue plus ouvert avec les maires, notamment pour tenter de les convaincre de l’apport positif que peuvent avoir les logements sociaux en termes économiques, en capacité de logement des habitants de la commune et en développement du territoire.
La préoccupation environnementale est aussi un frein important à la construction. Le ZAN, « zéro artificialisation nette » est souvent perçu comme une injonction contradictoire : il faut construire des logements mais il ne faut plus artificialiser les sols. Là encore, il y a une vision plus positive de la situation : les bailleurs sociaux possèdent aujourd’hui une vraie expertise pour reconstruire la ville sur la ville et notamment dans la réhabilitation des centres anciens.
Un foncier trop cher et une réforme trop longue
La rareté, et donc la cherté, du foncier, principalement sur les trois départements du littoral, est un obstacle peut-être plus difficile à surmonter. Des solutions commencent à émerger, à travers par exemple les organismes de foncier solidaire (OFS), qui dissocient grâce au bail réel solidaire (BRS) l’achat du foncier de celui du bâti, mais ils sont encore trop récents pour pouvoir peser sur la production globale. La production générée par ces dispositifs est pour l’heure très contingentée et il faudrait qu’elle soit plus largement acceptée pour que les OFS deviennent une vraie réponse à la cherté du foncier.
La réforme, en cours, de la prise en compte de la demande et des modalités d’attributions des logements sociaux génère plus d’inquiétudes que de sérénité chez les acteurs locaux, notamment les maires et accroit d’autant leurs réticences. Tout le monde sait qu’il faudra beaucoup de pédagogie, et un début d’expérimentation, pour lever ces réticences. La réforme ne devrait rentrer pleinement en vigueur qu’à la fin 2022. La prise de conscience va demander encore du temps.
Une couverture presse importante
Enfin, l’Association régionale a insisté sur l’expertise d’aménageurs que les bailleurs sociaux ont su développer ces dernières années. Ils ne sont plus simplement des constructeurs et des gestionnaires de logements, mais ils savent façonner la ville, réhabiliter des quartiers entiers de centre-ville, et ils l’ont montré dans la région, de Nice à Morières-les-Avignon, en passant par Toulon, Gap ou Marseille. La requalification des centres anciens dégradés est aujourd’hui un enjeu sociétal essentiel et les bailleurs sociaux peuvent largement y contribuer.
De nombreux médias ont repris ces arguments, depuis la presse quotidienne (La Provence, La Marseillaise, Var-Matin et Nice-Matin) jusqu’aux radios (France Bleu Provence, Radio JM et RCF), aux journaux gratuits (20minutes) et aux sites internet d’information (GoMet’). Sans oublier, bien sûr, les hebdomadaires professionnels spécialisés Le Moniteur et TPBM.