Le nouveau préfet à l’égalité des chances auprès du préfet des Bouches-du-Rhône s’est rendu au Saint Georges à l’invitation de l’Association régionale. Des échanges fructueux avec les bailleurs sociaux ont permis d’envisager des rencontres régulières pour aborder aussi bien les problématiques du renouvellement urbain que la lutte contre l’habitat indigne dans le centre-ville de Marseille ou l’intervention dans les copropriétés dégradées.
Laurent Carrié, le nouveau préfet délégué à l’égalité des chances (PDEC) auprès du préfet des Bouches-du-Rhône, était présent au Saint Georges le 5 janvier dernier à l’invitation de l’Association régionale pour une première rencontre avec les bailleurs sociaux qui interviennent sur le département. Accompagné de Dominique Berge, chef du service habitat de la DDTM 13 et Olivier Bruzy, chargé de mission dans son cabinet, Laurent Carrié a été reçu sur place par les responsables de l’AR Hlm Paca & Corse, Pascal Friquet, son président, et ses deux directeurs, Pascal Gallard, qui a quitté ses fonctions depuis le 15 janvier, et Robin Hamadi, qui lui succède depuis lors. Près de 25 directeurs généraux d’organismes Hlm participaient à cette rencontre par visioconférence.
Deux missions très complémentaires
En plus de sa délégation à l’égalité des chances, le préfet Carrié est chargé parallèlement du suivi du plan « Marseille en grand » qu’Emmanuel Macron est venu présenter à Marseille début septembre 2021. Il précise, en introduction des échanges, que ces deux missions peuvent se mener en synergie. En effet, sur les quatre piliers fondateurs de « Marseille en grand », nombre de thématiques sont complémentaires avec l’intervention du préfet à l’égalité des chances. La sécurité, tout d’abord, avec l’arrivée prévue en 2022 de 300 policiers nationaux supplémentaires, qui « évidemment, pourront aussi bien se déployer sur les QPV ».
La mobilité ensuite, puisque Emmanuel Macron a conditionné l’aide de l’Etat en matière de transports au désenclavement des cités Hlm de Marseille. Laurent Carrié annonce « une structure spécifique pour piloter ces opérations et s’assurer que les crédits soient bien affectés ». L’éducation, mesure phare du plan, avec un milliard d’euros consacrés à la rénovation des écoles, est le pilier peut-être le moins directement lié à l’action du PDEC, encore que beaucoup d’écoles situées en QPV sont à rénover.
Le logement, enfin, avec plusieurs angles d’attaque : « sortir le plus vite possible les 13 projets Anru qui sont prévus sur le territoire de la Métropole et donner un coup d’accélérateur fort à la lutte contre l’habitat indigne en lançant au plus tôt les premiers travaux sur les quatre ilots démonstrateurs définis dans le Projet partenarial d’aménagement (PPA) dans le centre-ville, sur les quartiers de Noailles, Halles Delacroix, Belle de Mai et Hoche-Versailles ». Laurent Carrié entend par ailleurs renforcer les effectifs des médiateurs sociaux.
Les actions de l’Association régionale
En retour, Robin Hamadi fait un tour d’horizon des axes stratégiques fixés par le conseil d’administration de l’Association régionale. Le développement de l’offre de logements est le premier axe fort à développer. Outre les actions menées pour faire évoluer l’image du logement social auprès des élus et de la population (comme, par exemple, le Palmarès régional de l’habitat), l’AR Hlm est cosignataire du PPA (parce que les organismes sont impliqués dans le relogement des ménages), elle participe à des ateliers techniques avec la SPLA IN sur les 4 ilots démonstrateurs, réfléchit aux conditions de développement de l’acquisition-amélioration, notamment en proposant des allègements, au niveau régional, des normes qui pèsent sur ces opérations.
Il passe la parole à Florent Léonardi, directeur adjoint, pour présenter le deuxième axe stratégique, le renouvellement urbain. Celui-ci précise que l’Association régionale travaille depuis deux ans à l’animation conjointe (avec la métropole AMP) d’un Club NPNRU qui regroupe bailleurs « démolisseurs » et « non démolisseurs » pour fluidifier les modalités du relogement des ménages et imaginer des pratiques homogènes (rédaction en cours d’une Charte). La publication d’un Manifeste par l’Association régionale a permis de valoriser l’expertise engrangée depuis des années par les bailleurs sociaux. Cette publication pointe une série de pistes à suivre pour mieux réussir le Nouveau programme national de renouvellement urbain.
Anne Chemier, chargée de mission, expose à son tour le troisième axe stratégique de l’Association régionale, l’accès et le maintien dans le logement. Un gros travail au travers de séminaires, webinaires, colloques réguliers a été réalisé depuis plusieurs années, avec l’appui des services de l’Etat et d’Action Logement, pour accompagner auprès des bailleurs la réforme de la demande et des attributions. La dernière action aura été la réalisation de quatre vidéos pédagogiques à destination des élus et des services des intercommunalités, en cours de diffusion actuellement. L’AR Hlm Paca & Corse a également créé un Club Hlm de l’innovation sociale, elle représente les bailleurs au sein de la commission de prévention des expulsions et assure la co-gouvernance du FNAVDL avec la DREAL et la DREETS.
Rendez-vous pris pour une réflexion commune régulière
Laurent Carrié aborde le sujet des copropriétés dégradées et son intention de développer le permis de louer. A quoi Pascal Friquet fait remarquer que sans changement des règles de vote aux assemblées générales de copropriétés (quorum et majorité) les bailleurs ne pourront pas intervenir efficacement. Le message est passé, acquiesce Laurent Carrié. Eric Pinatel précise que les bailleurs, et il en veut pour preuve ce que fait son organisme, Unicil, sont tout à fait capables d’ores et déjà d’avancer et d’apporter leur expertise en la matière en attendant un changement de la loi. Laurent Carrié prend note et annonce qu’il envisage de créer à la préfecture une équipe dédiée aux copropriétés, aguerrie aux outils juridiques nécessaires.
Plusieurs axes de travail en commun sont dessinés en conclusion de cette première rencontre. Laurent Carrié souhaite qu’un groupe de travail sur le permis de louer puisse se constituer. Il lance plusieurs pistes de réflexion, sur l’offre nouvelle, sur le centre-ville de Marseille, sur la gestion des attributions et des DALO, sur la médiation sociale urbaine et sur les copropriétés. Il propose un rendez-vous régulier tous les six mois.
L’Association régionale entérine et se propose de rester en contact régulier avec le cabinet pour approfondir les différents thèmes de réflexion.
(contact Florent Léonardi)