LES DIRIGEANTS RÉGIONAUX FACE À L’ENJEU DE DEMAIN

LES DIRIGEANTS RÉGIONAUX FACE A L’ENJEU DE DEMAIN

De gauche à droite : Martial Aubry, Stéphane Bonnois, Valérie Fournier, Bernard Oliver, Cathy Herbert, Christian Abbes, Pascal Friquet et Hervé Ghio (photo Florent Joliot pour l’AR Hlm PACA & Corse)

EN COHÉRENCE AVEC LE THÈME GÉNÉRAL DU CONGRÈS DE L’USH (DEMAIN LES HLM !), L’ASSOCIATION RÉGIONALE AVAIT CONVIÉ SUR SON AGORA SEPT DIRIGEANTS RÉGIONAUX POUR ÉVOQUER LE FUTUR DE LEUR ORGANISME. PROXIMITÉ AVEC LES LOCATAIRES, MISSION SOCIALE ET PRÉSERVATION D’UNE APPROCHE TERRITORIALE ONT ÉTÉ LEURS MAÎTRES MOTS.

Valérie Fournier, directrice générale d’Erilia (groupe Habitat en Région) met en avant la mission sociale des organismes Hlm. “Nous devons garder l’équilibre entre performance économique et performance sociale. Si nous oublions cette dernière, nous oublions ce qui fait notre métier”. Reconnaissant que la sécurité “est une vraie préoccupation”, elle trouve dommage, elle “qui vient de ces quartiers”, que la jeunesse aujourd’hui a l’impression “qu’elle ne peut pas en sortir”. Pour Christian Abbes, directeur général de la coopérative La Maison Familiale de Provence, l’enjeu est de “produire du logement abordable en accession à la propriété dans une région où les prix du marché libre sont inabordables pour les actifs”. Il estime que l’accession sociale peut être une vraie réponse à la situation actuelle du mouvement Hlm, “une réponse qui apporte une solidité économique et financière et qui permet de dégager des marges de manoeuvre”. L’union régionale des coopératives Hlm vient de créer un organisme foncier solidaire (OFS) qui permettra à ses membres de la région de dissocier la vente immobilière proprement dite du foncier. “Notre objectif est de proposer des logements à 30, 40 ou 50% en-dessous du prix du marché”. Une orientation vers l’accession que rejoint Martial Aubry, directeur général de l’OPH Var Habitat. “L’accession sociale nous permet de mieux équilibrer nos opérations. Demain, nous devrons être autonomes et auto-suffisants. Var Habitat développe aussi une expertise dans l’aménagement des centres anciens, activité qui viendra également consolider nos finances”. Il plaide pour préserver les “petits opérateurs”, car ce sont eux qui “peuvent se déployer au plus près des populations”.

Reconstruire de nouveaux modèles, de nouveaux services

Fort de son expérience de 40 ans, Stéphane Bonnois du Conseil de Surveillance d’Unicil, estime que “la vie est un changement permanent”. La situation actuelle est pour lui l’opportunité “de reconstruire des modèles économiques nouveaux”. Et selon lui, la vente d’une partie du patrimoine, si elle n’est pas une solution pérenne, permettra de faire la transition vers ces modèles nouveaux. Avec un peu moins de 3 000 logements en 2020, le souci d’Hervé Ghiodirecteur général de Sacogiva, EPL d’Aix, sera d’organiser son rapprochement avec d’autres bailleurs, tout en “restant autonome le plus possible”. Pour Pascal Friquet, président du directoire du Logis Familial Varois, l’enjeu de demain sera de “développer de nouveaux services pour compenser les baisses de recettes”. Et optimiser les coûts de gestion, “peut-être grâce à l’intelligence artificielle”, pour aller vers une “proximité augmentée” avec les locataires. Pour lui aussi, il faut préserver les petits organismes proches du territoire, “la concurrence, ça stimule. Les grosses structures ont tendance à somnoler”. Enfin, Cathy Herbert, directrice générale de l’OPH Côte d’Azur Habitat estime que le vrai enjeu de demain sera la communication. “Nous faisons un métier merveilleux, nous sommes dans certains quartiers les derniers à être encore présents, mais nous ne le faisons pas assez savoir. Nous devons mieux communiquer sur notre rôle social de proximité”.

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