AUDREY DONNAREL : “LA REFORME EXIGE UN PARTENARIAT ÉTROIT DE TOUS LES ACTEURS”
Audrey Donnarel est responsable de l’unité “politique de l’habitat” au sein du service Energie-Logement de la DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur (direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement). Entre EPCI, DDCS et organismes Hlm, c’est son équipe qui pilote l’animation et la mise en oeuvre concrète de la réforme des attributions.
Vous êtes au coeur de la réforme de la demande et des attributions de logements sociaux. Comment se met-elle en place ?
Le ministère en région porte une politique qui doit être mise en place par les EPCI et les services départementaux de l’Etat. Notre rôle est d’accompagner les actions sur le terrain, de faire en sorte que les choses se mettent en place au mieux et d’écouter les éventuelles difficultés rencontrées dans les territoires pour les faire remonter et améliorer ainsi cette mise en place. Nous sommes donc dans le rôle d’un animateur qui doit veiller à ce qu’un véritable partenariat s’instaure entre les acteurs.
En ce qui concerne les bailleurs sociaux, beaucoup de choses ont déjà été réalisées dans le domaine de la demande et de l’accueil des demandeurs…
C’est exact. Les Hlm se sont beaucoup impliqués sur le SNE et la mise en place d’un guide des bonnes pratiques de la saisie de la demande. A cet égard, l’Association régionale a joué un rôle déterminant en fédérant les volontés et les travaux de chacun. En 2019, nous devrons mener à bien concrètement la réforme des attributions. Le contexte du “logement d’abord” doit nous donner cette dynamique. J’insiste sur un point : tout est à construire ensemble, avec les EPCI, les bailleurs et les services départementaux de l’Etat, les DDCS. La DREAL viendra en appui, en animation et en conseil.
La loi a déjà fixé les objectifs à atteindre…
La loi fixe un cap. Sur le terrain, il faut que nous arrivions à faire émerger la volonté de se saisir du sujet. Et de manière apaisée. Un grand rendez-vous est d’ores et déjà programmé le 1er octobre 2019, lors d’un séminaire de travail que nous organiserons. Les bailleurs sociaux, les services des EPCI et de l’Etat pourront dialoguer et échanger sur leurs premières expériences. Le but est que nous élaborions ensemble les mécanismes qui porteront la réforme.
Quelle est la situation en PACA ?
La région a fait un gros effort sur la production ces dernières années, en maintenant un niveau de logements agréés important. Il nous faut maintenant travailler à mettre en place une réponse mieux adaptée aux besoins de la population, dans un contexte où ces besoins sont croissants au regard d’une paupérisation grandissante. C’est pour cela que nous voulons aussi, en partenariat avec les bailleurs, développer une offre de logements PLAI adaptés.
D’autant plus que la nouvelle approche du “logement d’abord” vient s’inviter dans le processus des attributions…
Je dirais plutôt que le “logement d’abord” est une philosophie qui vient chapeauter tout ce que nous devons faire en matière d’attributions. C’est une approche globale qui met l’accent aussi bien sur la prévention des expulsions que sur l’évolution de l’offre de logements (dont le PLAI adapté, mais aussi les pensions de famille ou la transformation de l’hébergement d’urgence en logements, par exemple) ou sur la politique des attributions au sens strict. Tout cela exige un partenariat et une écoute importante de tous les acteurs. Dans le rôle d’animation des échanges, l’Association régionale sera pour nous un partenaire essentiel.
Bio
Après un Master d’urbanisme à l’Institut d’urbanisme et d’aménagement régional d’Aix-en-Provence, Audrey Donnarel intègre l’Agam, puis le groupe Sémaphores
Elle est chargée d’études au CETE Méditerranée entre 2002 et 2007
Puis, responsable du pôle “ingénierie d’appui territorial” de la DDE 13 (2007-2009) et responsable du pôle ressources de la DDTM 13 (2010-2013)
Elle devient chargée de mission “Agriculture – Environnement” de la DREAL en 2014
Et cheffe de l’unité “politiques de l’habitat” en janvier 2017