Bien sûr, les défis qui attendent les bailleurs sociaux cette année sont multiples et particulièrement difficiles à dénouer. Bien sûr la préoccupation environnementale et énergétique est pesante sur les organismes à l’heure où il nous faut veiller à contenir les charges de nos locataires et rénover une grande partie de notre parc pour mettre tous les logements en étiquettes A ou B.
Mais il va nous falloir surtout, en 2024, trouver les moyens de relancer la production de logements. Comment, tous ensemble, dans une démarche collective de tous les acteurs, allons-nous pouvoir dégager des solutions concrètes ? Dans un territoire comme le nôtre, où tout le littoral est quasiment en zone tendue et où les besoins sont énormes aussi dans l’arrière-pays, nous ne pouvons pas nous contenter de produire un peu moins de 7 000 logements dans un contexte où le taux de rotation reste inférieur à 5 %.
On ne pas se contenter du constat. Nous sommes au bord d’une grave crise sociale et nous devons réagir. En premier lieu, déjà, les bailleurs sociaux ont racheté en bloc, sur toute la France, des milliers de logements aux promoteurs pour éviter une catastrophe économique et préserver la réalisation de nombreuses opérations de logements sociaux. Il est l’heure maintenant de passer à un autre stade de partenariat. Puisque ce sont eux qui assurent une large part de la production Hlm dans la région, rencontrons-nous, échangeons et travaillons ensemble afin de définir et partager les conditions financières et techniques qui permettent à une opération immobilière d’aboutir. Une fois ce modèle élaboré, nous pourrons alors le dupliquer autant de fois qu’il sera possible, au bénéfice de tous, y compris des habitants.
Ensuite, il nous faut également travailler tout de suite à produire, en maîtrise d’ouvrage directe, les logements dont le mouvement Hlm a besoin. Comment développer cette maîtrise d’ouvrage directe dans une région tendue où le foncier est convoité par tous ? L’appui des pouvoirs publics et des collectivités locales est essentiel pour dénouer cette question et, là aussi, il nous faut passer à un autre stade de partenariat, travailler ensemble pour créer des nouveaux morceaux de ville à travers des zones d’aménagement, pour aller chercher de nouveaux fonciers, pour inventer les conditions qui permettent de construire plus. En relançant leur production propre grâce à ces nouveaux projets des collectivités locales, les organismes Hlm participeront à l’équilibre économique, à la vitalité des entreprises du BTP, au bénéfice de tout le territoire.
Nous avons subi malgré nous une conjoncture et nous n’y sommes pour rien, mais si nous ne réagissons pas, nous aurons la responsabilité collective, nous tous, acteurs de la construction, de n’avoir rien essayé. Je suis intimement convaincu qu’il faut échanger, se parler, travailler tous ensemble à dégager des solutions pour faire. Je le dis avec force et conviction : n’attendons plus !
Éric Pinatel, Président de l’AR Hlm Paca & Corse