Accueilli cette fois-ci par Unicil, le Club innovation sociale de l’AR Hlm a déployé la réflexion des participants autour du lien social et de la qualité de vie au quotidien. Trois ateliers ont planché sur, respectivement, la dépendance et l’isolement, la mobilisation des publics et la santé mentale. Compte rendu.
Le 6e Club de l’innovation sociale de l’AR Hlm Paca & Corse s’est tenu fin octobre sur le thème du « lien social au service de la qualité de vie ». Traditionnellement accueilli dans les locaux d’un bailleur social, le Club s’est tenu cette fois-ci au siège d’Unicil à Marseille. Ce fut l’occasion, en préambule, pour Éric Pinatel, directeur général, de mettre en avant « l’engagement indispensable » de l’organisme dans l’innovation sociale. Pour lui, « si nous avions à démontrer l’importance du logement social, c’est par nos actions sociales que nous le faisons ».
Le global et l’individuel pour une approche transversale au sein d’Unicil
Une première partie était consacrée à la présentation par l’équipe d’Unicil des actions menées en matière sociale. Claudine Verlaque (directrice des relations habitants et territoires), Aline Genteur (directrice accompagnement, développement et innovation sociale), Virginie Pistol (responsable du pôle accompagnement social), Estelle da Silva (chargée de développement social) et Fériel Bedder (directrice du département coordination territoriale) ont, tour à tour, développé les différents axes de la politique d’innovation sociale du bailleur.
Alimentée par l’abattement sur la TFPB augmenté de fonds propres, cette politique se déploie à travers plusieurs thématiques. Les actions vers les jeunes sont nombreuses, telles l’opération « Haute Voltige » à Arles ou le jeu de l’oie itinérant, pédagogique et ludique, en grandeur nature, qui donne la possibilité de jouer en pied d’immeuble. Des actions plus traditionnelles, vers les individus, sont menées à travers le Logement d’abord, le FNAVDL, l’approche du vieillissement (perte d’autonomie, médiation…) en partenariat avec la Carsat Sud-est ou des actions autour de la sobriété énergétique.
Des efforts importants sont menés également par Unicil dans la construction d’habitats spécifiques. Plusieurs livraisons ont eu lieu ces dernières années à Bandol (résidence jeunes), à Cuges… Unicil a été le premier bailleur de la région à utiliser l’article 109 de la loi Elan pour favoriser la réalisation d’une résidence jeunes.
La relation-client est particulièrement prise en compte en transversalité dans tous les services d’Unicil et le bailleur a mis en place en interne la labellisation de la culture-client « Livia » créée par Delphis.
Un échange a eu lieu ensuite entre Valérie Merlin, expert action sociale de la Carsat Sud-est, et Catherine Vogeleisen, conseillère vieillissement de l’USH qui était présente en visioconférence sur les pratiques de l’aide à la vie partagée (AVP) dans le cadre des projets d’habitat.
Trois ateliers pour dégager les axes du développement du lien social
Un temps de réflexion a ensuite été ménagé autour de 3 ateliers, dont la restitution s’est déroulée en fin de matinée. Le premier était consacré au développement du lien social. Si ce lien peut être considéré comme étant partie prenante de l’ADN des bailleurs sociaux, il n’en reste pas moins qu’il y a encore des services à créer dans ce domaine, ne serait-ce que face au vieillissement des locataires. L’atelier pointe le fait que l’expertise envers ce public senior reste encore à développer, avec des moyens humains et financiers qui ne sont pas toujours au rendez-vous.
La difficulté à motiver les locataires s’ajoute à ce besoin de formation. L’atelier préconise de dynamiser les échanges entre locataires au travers d’actions communes à mener, en créant des lieux de vie dédiés, en suscitant le plus possible des projets transgénérationnels, en favorisant l’entraide. Il propose également de s’inscrire dans des maillages territoriaux déjà existants.
Par ailleurs, l’atelier pointe le fait qu’il y a besoin de renforcer les financements adaptés, par exemple pour développer une offre de formation sur les publics spécifiques. D’une façon générale, il note une faiblesse de communication sur ces sujets. Les bailleurs sociaux ne valorisent pas assez leurs actions innovantes.
Le deuxième atelier a réfléchi sur le bien vivre ensemble et la motivation des jeunes. Autour de l’exemple du jeu de l’oie grandeur nature, la question posée était comment faire du liant dans la vie quotidienne des locataires. La grande difficulté en la matière est toujours la mobilisation faible des locataires. L’atelier note aussi la difficulté à pérenniser les projets qui trouvent toujours assez facilement des financements pour leur lancement, mais qui s’essoufflent ensuite par manque de moyens.
Il propose une posture volontariste en renforçant les actions collectives dans les résidences plutôt que de les réduire, de mettre en place une communication plus assidue auprès des habitants et d’impulser des conventions de partenariat plus nombreuses avec les acteurs des territoires.
Le troisième atelier, enfin, s’est penché sur les problématiques autour de la santé mentale. L’atelier propose d’arrêter de sectoriser les locataires (jeunes, seniors…) pour mettre en place les conditions d’une écoute transversale. Pour les participants, le logement doit être perçu comme un mode d’habiter et non plus comme un bâti dans lequel vivent des locataires.
L’atelier met l’accent sur la nécessité d’un renforcement d’une présence des bailleurs dans les résidences et la création d’espaces dédiés, partagés par les locataires. Il plaide pour un partenariat renforcé entre bailleurs, experts médicaux et associations.
L’après-midi a été consacré à la visite de la résidence intergénérationnelle « Les Vigneaux » à Cuges-les-Pins réalisée par Unicil.